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avait coupé la corde. Le Bruxellois avait percé de son couteau la cuisse d’un des ennemis ; un autre devait avoir reçu une balle dans le corps, car on l’avait vu tomber de son cheval, et c’étaient ses cris de détresse et sa fuite qui avaient fait quitter le champ de bataille à ses camarades.

— C’est moi, s’écria le matelot, qui ai envoyé une balle dans la poitrine du gredin !

— Ah çà ! où étais-tu donc ? Je ne t’ai pas aperçu un seul instant dans la lutte ? demanda Creps.

— Et nous non plus, affirmèrent les autres.

— Vous ne pensez à rien, répondit l’Ostendais. Pour ne pas laisser tordre le cou à notre pauvre blessé, j’ai lié la corde du mulet à ma ceinture, afin d’empêcher la bête de fuir. Protégé contre le lasso, j’ai pu charger à plusieurs reprises mon fusil et toucher avec certitude ces scélérats. C’est une balle de mon fusil que le vaquero emporte dans sa poitrine. Sans ma présence d’esprit, nous serions peut-être tous morts en ce moment.

— Tiens, ce n’est pas une mauvaise idée, dit