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rien rencontré, nous nous arrêtâmes pour faire manger les bêtes et pour préparer notre propre dîner. À peine fûmes-nous remontés sur nos mulets et prêts à donner le signal du départ, que plusieurs hommes parurent sur une montagne au-dessus de nous et nous envoyèrent quatre ou cinq balles. Nous nous mîmes sur la défensive et nous déchargeâmes également nos fusils. Mais une dizaine de brigands fondirent sur nous du haut de la montagne, avant que nous eussions eu le temps de recharger nos armes. Un des nôtres cria : « Fuyez ! fuyez ! » et je vis mes compagnons éperonner violemment leurs mulets et chercher leur salut dans la rapidité de leurs montures. Je voulus faire comme eux ; mais le même homme aux moustaches rousses et aux petits yeux m’ajusta et me tira une balle à travers le pied. Mon mulet fit un écart, me désarçonna et suivit les autres. Les voleurs poursuivirent mes camarades ; j’entendis longtemps encore les coups de fusil qui retentissaient dans le bois. J’étais couché là depuis quatre jours ; mon pied s’est enflammé. Je ne pouvais pas me mou-