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grosses moustaches rousses et les yeux singulièrement petits…

— Était-ce un Français ? demanda Victor étonné.

— Oui, c’était un Français ; il y en avait deux parmi nous qui savaient causer avec lui.

— La moustache rousse du Jonas ! murmura Victor ; Donat ne s’est pas trompé !

— Je n’aurais pas regardé si exactement son visage, continua le blessé, mais il me sembla qu’il nous examinait tous un à un de la tête aux pieds, et comptait nos armes. Il s’était levé et avait poursuivi son chemin ; nous avions, après lui avoir montré la bonne route, repris notre marche dans une direction opposée. Poussé par la défiance, je fis arrêter un instant mes compagnons et je grimpai sur une montagne pour observer l’inconnu, il avait disparu et ne pouvait s’être caché nulle part dans cette plaine, sinon dans les broussailles ou dans le bois. Nous craignions une attaque des brigands qui rôdent maintenant en très-grand nombre ; mais comme, après avoir marché avec rapidité pendant une heure et demie, nous n’avions