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Le capitaine, malgré son air dur et sévère, se montrait fort aimable envers les passagers. Il semblait les encourager à passer encore la dernière heure du jour dans la gaieté ; serrait, en se promenant, la main aux uns, offrait aux autres d’excellents cigares, et fit même monter quelques bouteilles de rhum, pour en verser un verre à ceux qui le désiraient. Un murmure approbateur s’élevait sur son passage, et le cri de « Vive notre brave capitaine ! » retentissait autour de lui.

Pendant ce temps, les matelots échangeaient entre eux des regards mystérieux, et semblaient se dire que les manières amicales du capitaine cachaient un secret.

Le capitaine laissa les passagers s’amuser jusqu’à dix heures du soir ; mais alors il leur fit comprendre, avec bonté, que chacun devait aller se coucher dans la cabine qui lui était désignée. On aida des gens fatigués à trouver leur lit, et le silence le plus complet régna enfin sur le pont.

Vers minuit, les barques quittèrent silencieusement le bâtiment et se dirigèrent vers la côte