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ils entendirent distinctement prononcer le mot God ! (Dieu !)

— Est-ce possible ? s’écria Victor. Un Flamand dans ce pays ? Venez, venez, allons voir. C’est probablement un malheureux compatriote.

— Restons ensemble, dit le Bruxellois. La main aux fusils ; car tout peut cacher une ruse. Donat, tâche de nous suivre dans les broussailles.

Guidé par le cri d’angoisse, ils trouvèrent un jeune homme assis contre un arbre. Il était pâle, ses joues étaient creuses, et un de ses pieds était entouré de lambeaux qu’il avait déchirés de ses habits. Ses premières paroles prouvèrent qu’il était Anglais, ce qui avait causé l’erreur de Victor, parce que le mot « Dieu » est le même en anglais qu’en flamand.

Il raconta que lui et ses compagnons avaient été attaqués par des bandits et qu’il avait reçu une balle dans le pied. Sa blessure s’était enflammée ; son pied s’était enflé douloureusement ; il ne pouvait marcher et avait rampé depuis quatre jours dans le bois, vivant de plantes et de racines dans