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donnerais pas une pipe de tabac de notre vie.

Tous s’arrêtèrent, le fusil braqué ; ils virent arriver un grand nombre d’hommes ; mais on ne pouvait voir à une aussi grande distance quels hommes c’étaient.

Aussitôt que cette troupe aperçut la compagnie de Pardoes, elle s’arrêta également et apprêta les fusils.

— Ah çà ! camarades, murmura Donat, si nous ne pouvons faire autrement, battons-nous à la grâce de Dieu ; mais ils sont au moins vingt là-bas, et il y a à côté de nous une forêt pour fuir. Qui aime le danger y périra, dit le curé de Natten-Haesdonck.

— Tais-toi, imbécile ! interrompit Pardoes. Si je ne me trompe, il n’y a rien à craindre. Ces hommes-là sont chargés de lourds fardeaux. Ce sont des chercheurs d’or qui reviennent des placers. Allons, amis, faisons comme eux ; continuons notre chemin avec prudence. Voyez, ils nous font des signes d’amitié.

En effet, les deux groupes se rapprochèrent len-