Page:Conscience - Le pays de l'or, 1869.djvu/262

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mite, et bégaya les joues pâles et les bras levés :

— Que Dieu me protège ! J’ai vu là quelque chose de si laid, de si horrible, que j’ai presque perdu la tête de peur. Je crois qu’il y a de la sorcellerie dans ce pays, et que le diable…

— Vas-tu dire ce que tu as vu, bavard ! grommela Pardoes avec impatience.

— Ouf ! laisse-moi reprendre haleine. Là-bas, derrière la montagne, près de l’eau, est pendu un homme dont les jambes frétillent encore. Il crierait à coup sûr ; mais il ne peut pas, car il est pendu par un nœud coulant à une corde !

— Allons, venez, il faut voir ce que c’est.

Donat les conduisit au bas de la montagne et leur montra, en effet, un homme pendu à la plus grosse branche d’un arbre. Le vent qui soufflait à travers l’étroit défilé faisait tourner le cadavre au bout de la corde ; ce mouvement avait fait croire à Kwik que le pendu pouvait encore être vivant.

Victor, s’avançant plus près de l’arbre, remarqua qu’on avait cloué un plat en fer-blanc contre le tronc. Donat s’arrêta en tremblant et n’osa pas