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bêtes féroces. Dussé-je, avec l’aide de mes amis, le porter sur les épaules ; il viendra avec nous jusqu’à ce que nous l’ayons mis en sûreté.

— C’est fâcheux, mais tu as raison. Baron, fais-lui comprendre qu’il doit nous suivre.

Le jeune Mexicain se leva et obéit passivement. Il marchait la tête baissée et semblait devenu indifférent à son sort. Cependant, lorsqu’il atteignit la plaine, il releva le front, montra du doigt le matelot et cria en espagnol quelques mots qui firent supposer qu’il reconnaissait le meurtrier de son père. Mais, comme s’il se fût calmé tout à coup, il baissa vers la terre son regard flamboyant et suivit ses guides en apparence avec la même soumission.

— Venez, venez, messieurs, dit le Bruxellois, ne vous embarrassez pas plus longtemps de ce garçon. Nous avons perdu beaucoup de temps et il faut le rattraper !

Ils allaient continuer leur route et avaient déjà fait une centaine de pas, lorsque le jeune Mexicain sauta dans les broussailles en poussant un cri de