Page:Conscience - Le pays de l'or, 1869.djvu/247

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il se sentait attiré comme par un aimant, et, chaque fois, il y jetait les yeux avec un nouvel effroi. Lorsqu’il lui fallut aider à déposer le cadavre dans la fosse, il frémit de la tête aux pieds, ses cheveux se dressèrent sur sa tête et il frissonna jusqu’à la moelle des os. Vaincu par son émotion, il se laissa tomber à genoux près de la tombe et se mit à prier, pendant que les autres couvraient le corps de terre et de pierre.

Lorsque la fosse fut tout à fait comblée, le Bruxellois demanda :

— Ah çà ! camarades, qu’allons-nous faire de cet enfant ?

— Ce que nous allons en faire ? répondit Victor. Nous l’emmènerons aux placers, nous en aurons bien soin et nous lui procurerons, à notre arrivée dans un endroit habité, les moyens de regagner sa demeure.

— Ce sera une grande charge, messieurs.

— Qu’est-ce que cela fait ? Après avoir tué le père, nous ne serons pas assez cruels pour laisser ce pauvre enfant dans le désert en pâture aux