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Dans l’après-midi, pendant que ses compagnons, après avoir déposé leurs havre-sacs, s’étaient couchés sur le sol pour prendre du repos, Donat était allé à une petite chute d’eau qui tombait en murmurant sur des blocs de rocher, à une centaine de pas de distance. Il avait soif et voulait boire. En se penchant au-dessus du ruisseau, clair comme le cristal, il vit briller quelque chose dans l’eau. C’était un caillou gros comme le poing et qui paraissait fendu au milieu. Le cœur du jeune paysan se mit à battre violemment ; il était pâle et resta dans une immobilité complète à contempler l’objet étincelant, comme si un spectacle merveilleux l’avait frappé de stupeur. Toutefois, il saisit le caillou, l’examina de tous ses yeux, le baisa avec transport, puis courut à travers les senevés vers ses compagnons, en poussant des cris de joie et faisant toute sorte de gestes et de cabrioles.

— Messieurs, leur cria-t-il de loin, remerciez Dieu, j’ai trouvé le trésor ! De l’or ! de l’or ! un bloc de dix livres au moins ! assez pour acheter un châ… !