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teau. Je ramasserai tant d’or, tant, tant, que je pourrai acheter tout le village !

Jean se retourna, en haussant les épaules, vers son ami Victor, qui répondait encore par signes au tendre adieu qu’on lui envoyait du quai, et il le plaisanta sur la visible émotion de Lucie et sur sa profonde affection pour lui.

Donat vint interrompre la conversation. Il montra aux deux amis un morceau de papier imprimé :

– Camarades, voyez un peu ceci…, dit-il.

– Vous devenez ennuyeux avec vos camarades ! murmura Jean d’un ton courroucé.

– Eh bien, je dirai, messieurs, puisque vous le voulez absolument, quoique je ne sois pas pauvre non plus. Allons, ne faisons pas tant de compliments ; vous devriez me dire, messieurs, ce que je tiens ici en main.

– C’est un billet de banque anglais de cinq livres, mon ami, répondit Victor.

– Oui, mais en francs ?

– Quelque chose de plus que cent vingt-cinq francs.