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ils allaient quitter la grande vallée pour gravir du côté de l’Est un défilé entre deux collines. Il avait beaucoup plu quelques jours auparavant. Maintenant le soleil brillait et il faisait beau ; mais le sol détrempé était encore boueux et glissant, et l’essoufflement des voyageurs épuisés redoublait avec les difficultés de leur marche.

Les hommes dont se composait cette troupe n’étaient autres que le Bruxellois Pardoes, ses amis Creps, Roozeman et Kwik, et deux nouveaux camarades. Le premier, celui qui se tenait le plus souvent à côté de Pardoes, était un Ostendais qui avait fait presque tout le tour du monde sur un vaisseau américain, et qui s’était enfui en dernier lieu de Callao, pour venir chercher de l’or en Californie. C’était un gaillard fort comme un ours, grossier de langage, ayant l’esprit borné et sans aucun sentiment de générosité ni de morale. Il devait être querelleur de sa nature ; car il se vantait sans cesse de son adresse dans les combats au couteau. Le petit doigt manquait à sa main gauche ; il l’avait perdu dans une de ces luttes. Le