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Ils avaient tous un fusil en bandoulière et un revolver et un couteau passés dans la ceinture. Ils devaient être depuis plusieurs jours en route, car ils étaient sales et crottés des pieds à la tête ; et à voir leurs dos courbés, leurs pieds engourdis et leur marche essoufflée, on eût pu deviner qu’ils avaient déjà fait plusieurs lieues de chemin ce jour-là.

L’endroit où ils se trouvaient était l’extrémité orientale de la vallée de Sacramento, entre la vallée de l’Ours et le Yuba. À leur gauche, s’étendait une plaine immense ; à leur droite, au contraire, ils voyaient le sol s’élever et surgir des collines et des montagnes, dont les croupes et les sommets étaient couronnés de cèdres, de cyprès et de pins. À plusieurs lieues de distance derrière les montagnes, toujours de plus en plus hautes, leur vue s’arrêtait aux arêtes de la Sierra-Nevada, dont les cimes s’élèvent de tant de mille pieds vers le ciel qu’ils restent couverts d’une neige et d’une glace éternelles.

Les voyageurs étaient parvenus à un endroit où