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partiront pour les placers, sans argent, sans provisions suffisantes et sans les instruments nécessaires. La faim, le besoin, la misère feront, d’une grande partie de ces hommes, des voleurs et des meurtriers, car en Californie on ne connaît d’autres lois que la violence, et le plus fort prend au plus faible ce qu’il désire posséder. Aussi ne me mettrai-je pas en voyage cette fois sans que nous ayons chacun notre fusil : les revolvers sont bons pour les luttes dans les placers ; mais en voyage, quand on est attaqué quelquefois de très-loin par des balles, les fusils sont un moyen de défense indispensable contre tout danger. En attendant, je m’occuperai de l’acquisition de tout ce qui est nécessaire. J’achèterai la plupart des objets d’occasion ; ainsi ils nous coûteront moins cher de moitié. Nous avons besoin de beaucoup de choses : des haches, des bêches, des pioches, des plats, des tamis, des marmites, des couvertures pour dormir, une voile pour couvrir notre tente, une claie pour laver la terre aurifère et beaucoup d’autres choses encore.