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car il faut autant de force d’esprit que de force physique pour ne pas succomber là-bas, soit sous le rude labeur, soit sous les attaques d’un tas de pillards.

— Ce que tu dis peut être vrai, Pardoes, répliqua Victor avec calme ; mais j’irai aux mines, fussé-je tout à fait seul et y eût-il cent fois plus de dangers, sois-en sûr. Toi aussi, tu me regardes comme un être faible ? Ne peut-on pas avoir du courage sans jurer ni parler grossièrement ?

— C’est bien, laissons cela, reprit le Bruxellois ; je veux faire quelque chose pour vous. Écoutez avec attention ce que je vais dire. Il y a deux chemins pour aller aux mines : l’un est au sud, le long de la rivière San-Joaquim ; le second, au nord, le long de la rivière que l’on nomme Sacramento. J’ai déjà suivi ces deux chemins. Au sud, il y a beaucoup moins d’or qu’au nord, et d’ailleurs c’est en même temps la contrée où les sauvages se montrent le plus souvent. Notre ami Kwik n’irait donc pas là avec joie. Le voyage au nord est beaucoup plus long et plus difficile, à la vérité, mais les pla-