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chaloupe atterrit dans le port, les arrivants furent entourés et chacun voulut savoir des nouvelles de la France et de la Californienne. Un cri de désespoir et de rage parcourut la foule : la Californienne avait fait banqueroute et n’existait plus. Tout l’argent payé était donc perdu, et les actions que l’on avait mises en main des passagers ne valaient plus un centime. Était-ce une gigantesque escroquerie ? la Société s’était-elle trompée dans ses calculs ou avait-elle eu des malheurs ! Quoi qu’il en fût, les quatre ou cinq cents membres à San-Francisco pouvaient chercher comment ils se tireraient d’embarras. La plupart étaient sans argent ; beaucoup d’entre eux, qui avaient été trop paresseux ou trop fiers pour travailler, avaient vécu jusqu’alors très-misérablement et couché à la belle étoile comme une poignée de mendiants.

Ce soir-là, les Anversois étaient de nouveau réunis avec le Bruxellois, et on ne parla naturellement que de la banqueroute de la Californienne et de la nouvelle position dans laquelle cette mauvaise nouvelle les plaçait.