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— Rouge foncé, presque brun.

— Et sont-ils laids ?

— Horribles.

— Et tirent-ils avec des flèches empoisonnées ?

— On dit qu’ils trempent leurs flèches dans le jus d’un yedra, ou lierre vénéneux.

— Et coupent-ils vraiment aux hommes la calotte de leur tête, avec les cheveux et la peau ? Aïe ! aïe ! quand j’y pense, je frissonne jusqu’à la moelle de mes os.

— Attends, dit Pardoes, je satisferai ta curiosité et te montrerai comment les sauvages scalpent leur homme ; car c’est ainsi qu’on nomme ce traitement d’amitié. Tiens-toi tranquille, Kwik, et courbe la tête.

— Tiens, ils font ainsi ! En disant cela, il prit de la main gauche l’épaisse chevelure de Donat et la tira comme s’il voulait l’arracher, pendant qu’il traçait avec l’ongle du pouce droit un cercle autour de la tête du jeune homme épouvanté.

— C’est fait, cria-t-il, tu n’as plus ni peau ni chevelure sur la tête !