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son écot et écoutaient, avec une curiosité avide, ce qu’il racontait de son séjour dans les placers ou mines d’or. Ce récit renfermait bien des scènes d’affreuse méchanceté, de violence et de meurtre ; et assurément le langage du conteur n’était pas de nature à en adoucir l’impression ; mais peu à peu les Anversois s’habituaient plus ou moins aux choses de Californie, et croyaient, d’ailleurs, que leur nouveau camarade exagérait ses aventures afin de pouvoir se vanter de son courage et de son habileté. Il leur parla très-complaisamment des bandits et des saltéadores ou voleurs de grand chemins, qui attaquent et assassinent les voyageurs : des vaqueros, qui prennent avec le lasso aussi bien un homme qu’un cheval sauvage et rendent toute défense impossible ; du terrible grizly (ours gris), qui étouffe un homme dans une étreinte de ses bras velus ; et surtout des sauvages américains, qui savent arracher en un clin d’œil la chevelure et la peau du crâne à leurs pauvres prisonniers pour s’en faire un ornement guerrier.

Sur une observation des Anversois, d’où il pa-