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ment pas veillé toute la nuit, pour réfléchir à ce qui lui restait à faire. Pour M. Roozeman, je serais capable de tout : de passer à travers le feu, de me laisser couper un membre, et de gagner de l’esprit aussi, pardieu !

Roozeman lui prit la main et la serra avec reconnaissance, car le jeune paysan avait dit ces paroles avec une expression profonde, et l’Anversois savait que Donat lui était sincèrement dévoué depuis l’affaire de la fosse aux lions du Jonas.

— Eh bien, allons déjeuner alors ! s’écria Jean.

— Non, pas ainsi, dit Kwik ; vous devez mettre les ceintures et y passer les revolvers. Désormais, ces armes ne doivent plus vous quitter un instant, ni dans votre chambre, ni dans la rue, ni à votre ouvrage. C’est le Bruxellois qui me l’a dit. En effet, vous pouvez en avoir besoin, même pendant votre sommeil. Et à quoi serviraient-elles si vous ne les aviez pas sous la main au moment du danger ?

— Pour aller déjeuner ! murmura Victor qui