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— Tu as raison, dit Jean tout à coup. Eh bien, je serai cireur de bottes !

— Et n’as-tu rien trouvé pour moi ? demanda Roozeman. Tu ne t’imagines cependant pas que je veuille vivre ici du fruit de votre travail à tous deux.

— Pour vous, du moins, j’ai une place facile et bonne, répondit Donat ; vous en rirez peut-être : fille de boutique…, je veux dire commis chez un fruitier.

En effet, bien qu’ils eussent peu de raisons d’être gais, les deux amis éclatèrent de rire.

— C’est sérieux, très-sérieux, reprit Kwik. Il y a une grande tente, où l’on vend des oranges, des citrons, des figues et d’autres fruits. Le propriétaire a besoin de quelqu’un qui sache écrire en français et en anglais. Il donne six dollars, sans nourriture ni logement. À la prière du Bruxellois, qui lui procure beaucoup de chalands, il gardera encore cinq jours la place vacante. Vous serez le mieux partagé, monsieur Roozeman : c’est, du moins, un état propre et honorable.