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comme laveur de vaisselle et lécheur d’assiettes dans un grand restaurant, à cinq dollars par jour, plus la nourriture et le logement dans une sorte de chenil, parmi les provisions. Je ne mourrai donc certainement pas de faim. Pour M. Creps, j’ai trouvé quelque chose de mieux : domestique chez un boucher…

— Garçon boucher ! s’écria Jean avec un sourire de dépit ; alors je m’attelle plutôt à une charrette, comme le banquier allemand !

— En effet, il parait que les bouchers font ici un singulier métier. Il y avait devant la porte une grande vilaine bête grise avec des dents terribles. Je pensais que les bœufs avaient peut-être des poils aussi longs en Californie ; mais le Bruxellois me dit que c’était un ours. On mange de la viande d’ours ici ! cela ne m’étonne plus, que les gens soient si méchants. Vous ne serez donc pas valet de boucher, monsieur Creps ; mais j’ai des postes à votre choix. Il y a encore une place de paillasse dans une grande maison de jeu…

— Paillasse ! qu’est-ce que cela signifie ? Ah çà !