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de M. Roozeman ? Avant de quitter l’hôtel, j’ai donné au baes neuf dollars pour notre logement de cette nuit, et en outre trois cents francs qui doivent servir à payer le séjour de M. Victor pendant huit jours encore.

— Merci, merci, Donat, tu as un bon cœur ! s’écria Jean Creps en lui serrant la main avec émotion.

— Laissez-moi continuer, reprit Donat. En Californie, on doit veiller soi-même sur l’enfant de son père ; on doit agir vite et beaucoup. Je suis allé au port trouver le Bruxellois, et je lui ai promis deux dollars pour m’accompagner et me donner des conseils. J’ai appris de lui un tas de choses qui nous seront utiles : il connaît la Californie et San-Francisco sur le bout du doigt. Je lui ai dit que notre dernier écu était destiné aux armes, et je lui ai demandé ce qu’il y avait de mieux à faire pour ne pas mourir de faim. Sur le port, il y a peu de chose à faire en ce moment ; il y a trop de gens qui gâtent le métier. La plupart de nos camarades du Jonas y flânent pour gagner quelques dollars.