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Coucher par terre, toi qui es si sensible !…

— Mais, Jean, dit Roozeman avec un sourire de dépit, tu te fais une fausse idée de moi. Je t’en remercie tout de même, car c’est un effet de ta bonne amitié. Je suis sensible, en effet, pour certaines choses qui touchent l’esprit et le cœur, mais pour ce qui concerne les douleurs physiques ou les privations, sois sûr que je les supporte aussi bien que n’importe qui. Allons, allons, pas de chagrin ; descendons pour déjeuner.

— Déjeuner ? murmura Jean. Avec quoi payerons-nous le déjeuner ?

— Donat payera à son retour.

— Oui, Donat…, cours à sa poursuite ! Non, Victor, tu restes ici, tu prends un bon déjeuner : c’est nécessaire pour le rétablissement de tes forces. Je sortirai et tâcherai de gagner un salaire : je trouverai bien les moyens de t’héberger ici jusqu’à ce que ta blessure soit guérie. Attendre Kwik serait une duperie…

— Eh ! eh ! voici Kwik ! dit Donat lui-même en ouvrant la porte.