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de Donat, qui avait l’habitude de dormir avec sa couverture sur sa tête.

— Tiens ! où est-il passé ? Le lit est vide ! s’écria-t-il.

— Il s’est levé de bonne heure, répondit Roozeman, il s’est habillé doucement pour ne pas nous réveiller.

— Ne lui as-tu pas demandé où il allait ?

— Si ; il m’a dit en riant qu’il allait chercher le lobe de son oreille.

— Je comprends, je comprends, murmura Creps. Donat possède quelques centaines de francs ; il est malin, il s’est levé en silence, il s’est enfui afin de ne pas dépenser ses dollars pour nous. Il a raison, c’est la loi de la Californie : Chacun pour soi.

— Non, Jean, interrompit Roozeman, n’aie pas une pareille idée de Donat. Il peut être grossier et stupide quelquefois, mais il est reconnaissant et son cœur est bon.

— Nous verrons. Je ne m’étonnerais aucunement que Donat tentât de garder exclusivement pour son entretien les dollars qu’il doit à ta générosité. La