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aboutissant au quai et se dirigèrent vers le lieu où se trouvaient les barques.

— Vois, vois, mon père, dit l’aîné des deux jeunes gens, voilà le Jonas qui attend avec impatience.

— Que Dieu le protège ! dit en soupirant le vieux bourgeois.

— Mais allez-vous vous attrister maintenant, mon père ? dit le jeune homme en riant. Que sont deux années dans la vie d’un homme ? J’en ai usé au moins six devant un stupide pupitre. Pas d’inquiétude ! au contraire, soyez content et ayez confiance. Je reviendrai avec des monceaux d’or, avec des trésors, et ce sera mon orgueil d’avoir procuré à mon père et à mon frère une vie douce et paisible. Ainsi, ne soyez pas inquiet : vous n’aurez jamais de raisons de regretter ce voyage… Mais où reste donc Victor ? Aurait-il mal aux jambes, maintenant que l’heure décisive est arrivée ?

— Sa mère et lui ont tant de choses à se dire ! murmura le vieux bourgeois.

— Vois, Jean, ils viennent là-bas, remarqua le