Page:Conscience - Le pays de l'or, 1869.djvu/157

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

semble sur une carte ; après la perte de cet argent, nous retournons à notre hôtel sans rester ici une minute de plus.

— Oui, mais si tu gagnes ?

— Je perdrai.

— Tu ne peux le savoir.

— Mais, Jean, pourquoi essayer de me retenir ici ? soupira Roozeman avec douleur. Cette maison de jeu est un enfer qui m’effraye. Soit ! si je gagne, je mettrai jusqu’à quatre fois, pas davantage, et, si tu refuses de me suivre à l’hôtel, sois sûr que j’irai tout seul.

— Allons, ne te fâche pas : nous acceptons ta condition.

Les trois amis se rapprochèrent ensemble de la table de jeu. La chose se passa comme cela se voit souvent : le sort se déclara favorable à celui qui espérait intérieurement perdre. Roozeman gagna à plusieurs reprises, et, comme il mettait des enjeux de plus en plus forts pour être débarrassé de cet argent impur, les pièces d’or et les billets de banque affluèrent devant lui d’une façon surpre-