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de quelques tentes et baraques en toile qui s’étendaient comme des faubourgs vers la campagne.

Ce n’était donc que la population qui pouvait être l’objet de la curiosité de Victor et de ses camarades. Comme, dans le courant de la journée, ils n’avaient rien rencontré de menaçant ni de désagréable, ils finirent par conclure qu’ils s’étaient laissé effrayer, comme de vrais enfants, par des choses qui pouvaient se passer partout, et dont, en tout cas, ils ne devaient pas s’inquiéter.

Leur bonne humeur avait cependant encore une autre cause. Pour fêter leur arrivée à San-Francisco comme ils l’avaient décidé, ils étaient entrés dans un certain nombre de cafés, avaient bien mangé et assez bien bu, de sorte que l’effet du vin ou du grog n’était pas étranger à leur joyeuse disposition d’esprit, quoiqu’ils eussent encore toute leur raison et qu’ils y vissent encore très-clair.

Le soir, lorsqu’ils voulurent retourner à leur hôtel, ils passèrent devant une maison de jeu qui avait pour enseigne : la Verandah. Une brillante clarté qui se répandait hors de la maison et illumi-