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— En effet : ne comprends-tu pas ? Je vois que le pauvre garçon ne sait pas bien écrire. La sœur de ma mère demeure à Boom, près de Natten-Haesdonck. J’ai l’espoir qu’Anneken apprendra par cette voie que Donat Kwik pense toujours à elle. On ne peut pas savoir : ce que j’écris de lui, lui sera peut-être utile dans l’avenir.

— Bah ! tu prends Donat trop au sérieux ; c’est un bon garçon, je ne le nie pas ; mais qu’il ait la cervelle à l’envers, c’est ce que tu ne peux contester.

Donat parvint enfin à achever sa lettre, et s’approcha des deux amis tenant sa feuille de papier en main et murmura d’un ton triomphant :

— Quand le père d’Anneken recevra cette assignation, il croira que je dois être déjà terriblement riche, pour oser écrire ainsi à un garde champêtre !

— Fais voir, dit Jean en lui prenant l’écrit des mains. Ta lettre est passablement longue.

— Je te crois bien ; j’ai sué dessus pendant un quart de jour.