Jean Creps parcourut la lettre de Victor. Lorsqu’il fut à la fin, il hocha la tête en souriant et lut :
« Pendant ce long et triste voyage, ta chère image s’est toujours trouvée durant mes yeux, bonne mère ; et, à côté de toi, je voyais sans cesse une autre image, un ange qui me souriait et murmurait à mon oreille : « Aie courage, Victor ; ne crains ni souffrances ni dangers ; car je ne t’ai pas oublié, et ma prière veille sur toi. »
— C’est transparent, Victor, murmura Creps ; il faudrait qu’elles fussent aveugles pour ne pas voir que tout n’est pas aussi souriant que le commencement de ta lettre veut le faire croire.
— Nous ne pouvons cependant pas n’écrire que des mensonges. Une pareille tromperie serait une autre cruauté.
— Soit, Victor ; laisse ta lettre comme elle est. Mais, dis-moi, pourquoi parles-tu ainsi tout au long de Donat Kwik et de son affection pour Anneken, de Natten-Haesdonck ? Tu sembles avoir une intention !