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ment pas si terrible qu’ils le croyaient.

D’ailleurs, ils y étaient maintenant, et il fallait accepter les choses comme elles se présentaient.

Victor rappela qu’on avait fixé ce jour pour écrire aux parents et amis.

Ils descendirent pour déjeuner, se firent donner par le garçon quelques feuilles de papier à lettres et ce qu’il faut pour écrire, et lui demandèrent comment ils pourraient envoyer une lettre de San-Francisco en Europe. Il résulta de la réponse qu’un pareil envoi était très-facile : le maître de l’hôtel s’en chargerait volontiers.

Rentrés dans leur chambre, les trois amis se mirent à écrire, chacun de son côté. Il n’y avait pas de table. Roozeman et Creps se tenaient debout contre le mur et se servaient d’une tablette en guise de pupitre ; Kwik était assis par terre devant la malle de Victor, sur laquelle il avait placé sa feuille de papier. Hors les murmures de Donat contre les plumes raides de Californie et contre l’encre épaisse de San-Francisco, le silence le plus complet régnait dans la chambre.