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ne trouverez pas cela beau ; mais naturel.

En achevant ces mots, il prit un cigare et l’alluma ; il tendit son étui aux amis, et les força de prendre chacun un cigare, ajoutant que, dans tout San-Francisco, ils n’en trouveraient pas de si bons ni d’un meilleur arôme. Puis il leur souhaita le bonjour et sortit de la chambre.

Les Flamands se regardèrent, moitié riant, moitié étonnés. Jean et Victor se moquèrent de leur propre inquiétude au sujet de leur compagnon de chambre et surtout de l’agitation qui avait tourmenté le sommeil de Donat. Celui-ci prétendait que ses camarades n’avaient pas été plus à leur aise que lui et qu’ils s’étaient glissés doucement dans leurs lits, ainsi que lui, absolument comme les frères du petit Poucet dans la maison de l’ogre. Ils convinrent tous qu’ils s’étaient trompés et qu’ils s’effrayaient trop légèrement des choses qu’ils voyaient pour la première fois. Tout était bien surprenant et encore incompréhensible pour eux à San-Francisco ; mais la première impression les avait trompés, et ce n’était probable-