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qui fumait encore du sang humain, et ils exprimèrent le désir d’être conduits immédiatement dans leur chambre à coucher.

Le garçon satisfit à leur désir et les conduisit jusqu’à la porte de la chambre, leur remit une chandelle allumée et leur souhaita la bonne nuit.

Donat Kwik entra le premier dans la chambre ; mais à peine y eut-il jeté les yeux, qu’il recula en poussant un cri étouffé et en montrant à ses camarades quelque chose qui l’effrayait.

Sur un des quatre lits était étendu un homme, haut de stature et taillé en Hercule. Sa figure était presque entièrement couverte par une barbe en désordre ; ses habits, qu’il avait ôtés, paraissaient grossiers et en guenilles ; on voyait sous son oreiller la crosse d’un revolver, et dans son sommeil il portait la main à un long couteau qu’il avait à sa ceinture. Il ronflait lourdement ; sa respiration faisait trembler les carreaux de vitres.

Les Anversois se mirent à rire de l’effroi de Donat et s’efforcèrent de le rassurer en lui faisant