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l’appuya, en prononçant d’horribles menaces, sur la poitrine de son ennemi.

Les Flamands avaient sauté debout, pâles d’effroi et tremblants à la prévision d’un meurtre. Donat Kwik, lorsqu’il vit la pointe du couteau sur le sein du malheureux joueur, fut emporté par un sentiment de compassion : un cri d’anxiété lui échappa et il courut au secours de la victime. Il avait déjà mis la main sur le meurtrier pour le retenir ; mais deux ou trois des assistants le saisirent et le jetèrent en arrière avec tant de violence, qu’il roula jusqu’à l’autre bout de la salle et tomba sur le dos aux pieds de ses amis. Les deux Anversois, indignés d’une pareille cruauté, marchèrent vers les joueurs, comme pour leur en demander compte ; mais à la vue d’une couple de revolvers et de trois poignards qui étaient dirigés sur eux, ils s’arrêtèrent stupéfaits, et un des étrangers leur dit en bon anglais :

— Restez tranquilles, gentlemen. Respectez la loi de la Californie, la loi de non-intervention. Ce qui se passe ici ne vous regarde pas ; ce sont nos affaires.