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plaisir. Ce qui augmentait encore le sentiment de joie et d’enthousiasme qui leur gonflait le cœur, c’était la conversation des deux messieurs, leurs voisins, qui avaient fini de souper. Ceux-ci se racontaient à haute voix leurs aventures dans les placers ; ils étaient Français ; le rhum qu’ils buvaient par grands verres avait assurément monté leur imagination, car ils nommaient des gens connus d’eux, qui avaient trouvé des blocs d’or pesant plusieurs livres, et parlaient de mines où l’on avait trouvé en peu de mois pour quelques centaines de mille francs d’or.

Victor et ses amis s’étaient fait servir une bouteille de vin d’Espagne. La liqueur spiritueuse échauffa peu à peu leurs cœurs, et leur montra un avenir en rose… Tout souci les quitta, et ils parlèrent gaiement de leur prochain voyage aux placers, des richesses qu’ils en rapporteraient, de leur retour triomphant en Belgique, et surtout de ce qu’ils écriraient le lendemain à leurs parents et amis, pour annoncer leur arrivée dans le pays de l’or. Ils ne parleraient pas beaucoup des maux