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— Ces messieurs souperont-ils ? demanda un des garçons.

Malgré leur étonnement de ce qu’ils avaient vu et entendu, nos amis résolurent de bien souper et même de boire une bouteille de vin pour oublier l’éternelle viande salée du navire. Sur leur réponse affirmative, le garçon les invita à descendre dans la salle à manger. Leur souper serait servi immédiatement. La table devant laquelle ils s’assirent était très-longue. À l’une des extrémités se trouvaient quatre ou cinq personnes qui, après avoir soupé, s’étaient mises à jouer aux dés. Deux autres individus étaient assis près des Flamands et parlaient en français des placers ou mines d’or, et du plus ou moins de succès qu’ils avaient eu pendant la bonne saison passée.

Donat Kwik avait, à son entrée dans la salle, remarqué une chose qui l’avait frappé d’une joyeuse surprise. Même lorsque le garçon eut déposé devant lui un morceau de rosbif fumant, il oublia de manger et son regard étincelant restait tourné vers le bout de la table : il voyait de l’or, de