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— Je ne comprends pas comment la terre tourne ici. Vous avez trouvé beaucoup d’or : en ce cas, pourquoi portez-vous donc nos malles comme un pauvre malheureux, au lieu de vivre de vos rentes ?

— Parce que je n’ai plus d’or.

— On vous l’a volé ?

— Non.

— Vous l’avez perdu ?

— Oui, perdu au jeu. Je fus trop avide ; je voulus doubler mon trésor, et le sort me reprit tout. Je vais retourner bientôt aux mines ; cette fois, je serai mieux avisé. Voici, messieurs, votre hôtel. Ouvrez la bourse, deux dollars pour mes peines.

— Comment ! s’écria Jean étonné, dix francs pour avoir porté ce coffre à trois cents pas ? Vous plaisantez, sans doute ?

— Deux dollars, vous dis-je !

— Et si nous refusions de nous laisser tromper ainsi ?

— Je vous y forcerais, fût-ce avec mon couteau.