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singulières gens qui passaient par groupes ou s’arrêtaient près d’eux. Ce n’était pas les Mexicains avec leurs costumes éclatants qui attiraient le plus leur attention, ni les Chinois avec leurs longs jupons, ni les mulâtres avec leur large figure couleur marron, ni même les naturels à moitié sauvages de la Californie. Ce qui les étonnait et leur semblait inexplicable, c’était l’extérieur des Européens, qui avaient probablement quitté comme eux leur patrie pour venir assouvir ici leur soif d’or. La plupart étaient sales et déguenillés, avec la barbe négligée et les cheveux en désordre, avec des souliers crevés aux pieds et des haillons autour du corps. Cependant, si misérable que fût leur air, ils portaient tous à leur ceinture un revolver ou un couteau-poignard étincelant et marchaient la tête levée, jetant à droite et à gauche des regards fiers où paraissait briller le sentiment d’une indépendance absolue. On voyait se promener également des personnes dont le costume et la physionomie indiquaient une position aisée et une éducation distinguée ; mais ils vivaient sur un pied d’égalité parfaite avec des