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pont du Jonas. Ils montèrent en courant. Là, ils entendirent le cri triomphant de « Terre ! terre ! Californie ! San-Francisco !… Hourra ! hourra ! »

En effet, le brouillard s’était dissipé et les côtes de la Californie se déployaient sous leurs regards émerveillés, des deux côtés d’un détroit qui leur fut désigné comme étant la Porte d’or, ou l’entrée de la baie de San-Francisco. Au nord et au sud, ils virent la côte bordée par une immense chaîne de montagnes dont la croupe verte s’étendait comme une ligne sombre et se perdait insensiblement dans l’horizon nébuleux. Devant eux, le monte Diavolo, ou montagne du Diable, élevait vers le ciel sa cime couronnée encore, à une couple de mille pieds de hauteur, de cèdres gigantesques.

Pendant que, muets et en extase, ils contemplaient le phare qui marquait la fin de leur voyage, le Jonas atteignit la Porte d’or et entra dans la baie de San-Francisco, parsemée d’un grand nombre d’îles et assez grande pour contenir toutes les flottes de guerre du monde.

Le Jonas jeta l’ancre entre une centaine de na-