Page:Conscience - Le pays de l'or, 1869.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Quant à moi, disait Creps, je ramasse autant d’or que je puis. J’en donne la moitié à mon père, pour qu’il ne soit plus obligé de travailler dans ses vieux jours ; j’achète à mon frère un magasin de denrées coloniales, et je donne à chacune de mes sœurs une dot de cinquante mille francs !

– Et vous-même, demanda Donat, que garderez-vous donc pour vous ?

– Bah ! je n’ai besoin de rien, répondit Jean. Ce n’est pas pour devenir riche que je suis venu en Californie. Pourvu que je puisse vivre libre et indépendant, et ne plus voir de pupitre devant mes yeux, je suis content. Et si le goût des richesses me prenait un jour, je pourrais toujours revenir en Californie.

– Savez-vous ce que je ferai, moi ? s’écria Donat Kwik. Je ne retourne pas à la maison avant d’avoir tout un sac à froment plein d’or. Alors, j’achète un château aux environs de Natten-Haesdonck, et je vais y demeurer avec Anneken et son père. Il y aura là tout ce qu’il y a de bon : de la viande au pot, du jambon dans la cheminée, de la