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furent ouverts et visités ; mais, quoi qu’on fît pour découvrir l’auteur de ce vol, on ne put trouver la trace des billets de banque disparus.

Donat Kwik pleurait comme un enfant, s’arrachait les cheveux et remplissait l’air de ses plaintes amères. Ses amis, Creps et Roozeman, s’efforcèrent de le consoler en lui assurant qu’il finirait bien par retrouver ses billets de banque ; et comme cela ne faisait pas d’effet sur le paysan découragé, ils lui firent comprendre qu’en Californie il n’aurait nullement besoin d’argent, et qu’il ne saurait même pas l’employer. En effet, à leur arrivée, ils trouveraient des délégués de la société la Californienne, pour leur procurer une bonne nourriture, des auberges confortables et tout ce qui pouvait être nécessaire à leur entretien.

Il ne fut cependant pas possible de tirer Kwik de son abattement. Roozeman, que le vieux capitaine Morelo n’avait pas laissé partir sans argent, possédait mille francs dans son portefeuille. Il prit un billet de banque de cent vingt-cinq francs et l’offrit au pauvre désolé, qui déplorait encore, avec