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d’argent, le roi acquiesça au désir de Jeanne, et le comte de Flandre fut abandonné. La perfide reine résolut de laisser le comte de Flandre faire acte de soumission, et de l’empêcher ensuite de retourner dans son pays.


V


Je tombe, dit-il, victime de ma loyauté : malheureux ! j’ai osé me fier à la parole d’un détestable tyran…
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxH. H. Klyn.



La reine Jeanne de Navarre était arrivée à Compiègne à une heure avancée de la soirée. Pendant que, grâce à la ruse et à la menace, elle arrachait à l’esprit inconstant du roi la condamnation des Flamands, le comte Guy se trouvait au milieu de ses nobles vassaux, dans une salle de sa demeure. Maintes fois le vin fut versé à la ronde dans les coupes d’argent, tandis que les convives se communiquaient les uns aux autres de douces espérances et de consolantes perspectives.

Déjà ce paisible entretien avait changé plusieurs fois de sujet, lorsque Didier Devos, qui, en qualité d’ami intime de Robert, était logé chez le comte, en-