Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/601

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les Flamands passèrent le reste de la journée à dépouiller la tente du roi et à recueillir un opulent butin. Ensuite ils regagnèrent le Penvelberg pour y prendre quelque nourriture ; mais, n’y ayant pas trouvé de vivres, ils se dirigèrent sur Lille. Le lendemain, ils regagnèrent leur pays. Cette bataille eut lieu le 15 août 1304.

Quinze jours plus tard, Philippe revint assiéger Lille avec une nouvelle armée. Les Flamands fermèrent leurs maisons et leurs boutiques et prirent les armes en foule : Philippe de Flandre les rallia près de Courtray et arriva quelques jours après à Lille en vue de l’ennemi. Philippe le Bel en voyant cette multitude s’écria avec étonnement :

— Je crois qu’il pleut des soldats en Flandre !

N’osant plus s’exposer à une défaite, il fit proposer la paix après quelques escarmouches, et l’on entra en négociations après avoir conclu un armistice. Il se passa longtemps avant qu’on tombât d’accord de part et d’autre sur les conditions du traité.

Sur ces entrefaites, le vieux comte Guy de Dampierre mourut à Compiègne, de même que Jeanne de Navarre.

La paix fut enfin conclue et signée entre Philippe de Flandre et Philippe le Bel.

Robert de Béthune, ses deux frères, Guillaume et Guy, et tous les autres chevaliers prisonniers furent mis en liberté et renvoyés dans leur patrie. Le peuple fut mécontent des clauses du traité et donna