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fois, il fut battu plus complétement encore, car il se vit forcé de se réfugier dans l’île de Sehouwen ; peu après les Flamands s’emparèrent de Middelbourg et de plusieurs autres villes. Guillaume de Hainaut consentit alors à une trêve passagère par laquelle la plus grande partie de la Zélande fut abandonnée aux Flamands.

Cependant Philippe le Bel réunit une armée plus forte, afin de se venger de la défaite qu’il avait subie à Courtray ; il en donna le commandement à Gauthier de Châtillon avec l’ordre, à son arrivée en Flandre, de s’adjoindre les garnisons de toutes les villes de la frontière, ce qui devait porter le chiffre de son armée au delà de cent mille hommes.

Philippe, un des fils du vieux comte de Flandre, qui avait hérité en Italie des comtés de Tyetta et de Lorette, en apprenant la formation de l’armée française, vint en Flandre avec un corps auxiliaire, et fut choisi par ses frères comme commandant en chef. En ajoutant de nouvelle troupes à l’armée qui avait guerroyé en Zélande, il la porta au chiffre de cinquante mille hommes, partit pour Saint-Omer pour attendre les Français et emporta d’assaut le château d’Arcques.

Les armées ennemies ne tardèrent pas à se trouver en présence. Durant les deux premiers jours eurent lieu quelques engagements partiels dans lesquels Pierre de Coutrenel, un des principaux chefs français, perdit la vie de même que ses fils, et où le