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voyer en Flandre une nouvelle armée, voulurent tenir leurs portes fermées pour conserver la ville aux Français jusqu’à leur arrivée ; mais ils ne tardèrent pas à être punis par les Gantois de ces intentions traîtresses. Le peuple courut aux armes ; magistrats et léliards furent mis à mort, et les principaux habitants de la ville apportèrent les clefs de la ville au jeune comte Guy, auquel ils jurèrent fidélité éternelle.

Sur ces entrefaites, Jean, comte de Namur et frère de Robert de Béthune, vint en Flandre et prit en main le gouvernement du pays ; il se hâta de réunir une nouvelle et plus puissante armée, afin de pouvoir résister aux Français en cas de besoin, et il régularisa l’administration des villes. Sans laisser à ses troupes le temps de se reposer, il marcha sur Lille qui se rendit après quelques assauts ; de là, il gagna Douai, prit également cette ville et en fit la garnison prisonnière de guerre ; la ville de Cassel se rendit aussi sous certaines conditions. Après avoir encore enlevé aux Français quelques autres places fortes, Jean de Namur, voyant qu’il ne se montrait pas de nouveaux ennemis, congédia la plus grande partie de son armée et ne conserva que quelques troupes d’élite composées de soldats éprouvés.

Le pays était tranquille et le commerce recommençait à fleurir ; les campagnes dévastées furent ensemencées de nouveau avec l’espoir d’en retirer une bonne récolte, et l’on eût dit que la Flandre