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ment promis de garder le secret. Parmi les autres il y en avait un grand nombre qui ne doutaient pas que ce ne fût le comte de Flandre ; mais il suffit que Guy eût exprimé le désir du chevalier inconnu pour qu’ils regardassent le silence comme un devoir.

Après que Robert se fût entretenu pendant quelque temps à voix basse avec Guy, il promena son regard sur tous les détachements présents. Après avoir inspecté de l’œil tout le champ de bataille, il se rapprocha de Guy et lui dit :

— Je n’aperçois pas Adolphe de Nieuwland ; je frémis d’inquiétude. Mon jeune ami serait-il tombé sous les coups de l’ennemi ? Oh ! ce serait pour moi une mortelle tristesse. Et ma pauvre Mathilde, comme elle pleurerait son frère bien-aimé !

— Il n’est pas mort, Robert ; il me semble avoir vu tout à l’heure ondoyer son panache au milieu des arbres du Neerlanderbosch. Il poursuit sans doute nos derniers ennemis ; vous avez vu avec quel irrésistible élan il s’est précipité au milieu des Français. Ne craignez rien, Dieu n’aura pas permis qu’il meure.

— Oh ! Guy, puisses-tu dire la vérité ! Mon cœur se brise à l’idée que ma pauvre fille, dans un si beau jour, ne pourrait se réjouir. Je t’en prie, mon frère, envoie sur le champ de bataille les hommes de messire Borlunt, et qu’on recherche si l’on ne trouve pas le corps d’Adolphe. Je vais consoler ma chère Mathilde avec l’espoir que la présence de son