XXIV
Bien qu’une grande partie de l’armée flamande poursuivît l’ennemi à travers champs, des troupes régulières occupaient encore le champ de bataille. Jean Borlunt y avait fait rester ses hommes pour garder le terrain où la lutte avait eu lieu, jusqu’au lendemain, selon les usages de la guerre ; un petit nombre d’entre eux seulement, emportés par un excès d’ardeur, avaient méconnu cet ordre ; le corps que commandait Borlunt comptait encore trois mille Gantois ; il y avait aussi beaucoup d’hommes qui, épuisés par la fatigue ou par les blessures qu’ils avaient reçues, ne pouvaient poursuivre l’ennemi, et étaient demeurés, par conséquent, sur le champ de bataille ; maintenant que le triomphe était remporté, les Flamands, défenseurs victorieux de leur patrie, s’écrièrent avec enthousiasme :
— Flandre au Lion ! Victoire ! victoire !
Et, du haut des remparts, les Yprois et les Cour-