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XXIII


Là gît la fière armée des chevaliers, noyée dans son sang, le crâne brisé ; c’est dans la plaine ensanglantée qui s’étend sous les murs de Courtray que ce sort leur était réservé. Ils s’étaient lancés bride abattue sur le sol flamand, et les voilà étendus sans sépulture avec leurs éperons rouillés par les eaux du ciel…
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxTh. van Ryswyck.



Les chevaliers flamands, hébergés à Courtray, étaient tous livrés au repos lorsque le bruit de l’arrivée des Français, terrible nouvelle qui s’était répandue en peu d’instants dans toute la ville, vint les réveiller. Guy fit sur-le-champ sonner les trompettes, battre les tambours et, une heure après, tous les hommes en état de porter les armes, qui se trouvaient dans la ville, étaient réunis sur les remparts. Les chevaliers étaient aussi accourus, armés de pied en cap, dans la pensée que les Français les attaqueraient immédiatement.

Comme il était à craindre que le châtelain de Lens, durant la lutte, ne sortît de la citadelle et ne tombât sur la ville, on fit venir les Yprois du camp, et on leur donna pour mission de surveiller la gar-