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naires de la Lorraine, de la Normandie et de la Picardie.

Messire Godefroi de Brabant, avec ses vassaux à lui, au nombre de sept mille, formaient le neuvième corps.

Le dixième et dernier détachement de l’armée était confié à messire de Saint-Pol ; il faisait fonction d’arrière-garde et avait pour mission de veiller aux bagages de l’armée. Trois mille quatre cents cavaliers de toute arme marchaient en tête ; puis suivait une multitude de fantassins armés d’arcs ou d’épées de combat ; le nombre en dépassait sept mille. Une partie d’entre eux s’éloignait de l’armée dans toutes les directions et courait avec des torches mettre le feu à tout ce que les flammes pouvaient détruire. Enfin les innombrables voitures à bagages, les tentes et les machines de guerre fermaient la marche.

L’armée française, partagée en dix corps et forte de plus de soixante mille hommes, traversait lentement les campagnes flamandes, en suivant la route qui menait à Courtray. L’œil ne pouvait mesurer cette formidable réunion de combattants ! déjà, les premiers disparaissaient à l’horizon, que les derniers ne sortaient pas encore des retranchements : le défilé dura plusieurs heures.

Des milliers de pennons et d’étendards flottaient au vent, au-dessus de l’armée en marche, et le soleil brillait splendidement sur les armures des guerriers. Les chevaux hennissaient avec force