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Les Gantois entrèrent en ce moment dans la plaine de Groningue ; ils étaient las et tout couverts de poussière, car ils avaient fait une marche forcée sous un ardent soleil. Ils étaient armés de toutes façons ; on pouvait retrouver parmi eux tous les corps que nous avons déjà décrits. Une quarantaine de nobles chevauchaient en avant ; la plupart étaient des amis du vieux Jean Borlunt ; on y voyait le sire de Leerne, Jean de Coyeghene, Baudouin Steppe, Simon Bette, Paul de Severen et son fils, Jean d’Aersele, le chevalier van Vynct, Thomas de Vurselaere, Jean de Machalen, Guillaume et Robert Wennemaer, et un grand nombre d’autres encore[1]. Au centre, et dominant tout le corps d’armée, flottait l’étendard de Gand avec son lion d’argent. Les Brugeois, qui sentaient l’injustice de leurs reproches à l’adresse des Gantois, s’écrièrent à plusieurs reprises :

— Bienvenus soient nos frères de Gand ! Vive la ville de Gand !

Sur ces entrefaites, Jean Borlunt disposait ses hommes en rangs réguliers en avant de l’aile gauche du carré ; il voulait, en quelque sorte, mettre en évi-

  1. Dans un vieux parchemin, écrit en 1482, d’après des pièces originales, par Louis van houtte de Deynze, et que M. Voisin a reproduit dans sa Notice sur la bataille des Éperons d’or, dans ce manuscrit, disons-nous, on trouve les noms d’un grand nombre de personnages qui ont assisté à la bataille de Courtray. Nous ne reproduisons pas cette liste, qui offrirait peu d’intérêt au lecteur français. (Note du traducteur.)