Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/435

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ques-uns des principaux habitants visiter les fortifications de la citadelle ; à son grand chagrin, il jugea qu’on ne pouvait s’emparer de la place qu’avec l’aide des plus grandes machines de guerre. Il comprit que la moindre tentative imprudente lui coûterait un millier d’hommes, et, après avoir mûrement réfléchi, il résolut de ne pas risquer l’assaut à la légère, Il donna ordre de construire sur-le-champ des béliers et des tours, et d’amener les machines de guerre qui se trouvaient dans la ville ; celles-ci consistaient en quelques catapultes et un petit nombre de balistes. Il était probable qu’on ne pourrait entreprendre le siége avant quatre ou cinq jours ; ce retard n’était plus aussi préjudiciable aux Courtraisiens, car, depuis l’arrivée de l’armée flamande, la garnison française avait cessé de lancer sur la ville des flèches enflammées ; on voyait bien les sentinelles armées d’arbalètes aux créneaux des tours, mais elles ne tiraient pas. Les Flamands ignoraient la cause de cette suspension d’hostilités ; ils pensaient qu’il y avait là-dessous quelque piége, et, de leur côté, faisaient bonne garde. Guy avait défendu toute agression : il ne voulait rien tenter avant que ses machines lui assurassent les chances de la victoire.

Le châtelain de Lens en était réduit à la dernière extrémité ; il ne restait à ses archers qu’un petit nombre de flèches ; aussi leur ordonna-t-il de les garder par précaution, pour le cas où il y aurait un